La vision pratique:

 

« Ayant été en danse-études toute mon enfance, je ne pouvais pas envisager un danse-études à moitié fait. J’ai eu la chance de connaitre l’Ecole de Danse de l’Opéra de Paris à Garnier puis à Nanterre, et  j’ai constaté la cohérence de l’enseignement scolaire le matin pour plus de performance artistique l’après-midi. Le peu d’écoles qui proposent un danse-études, proposent des solutions intermédiaires avec des horaires plus ou moins aménagés, ce qui épuise les enfants! Même si cela peut fonctionner un temps, il nous fallait de vrais outils, pour que les élèves suivent les cours scolaires dans le minimum de temps le matin, et exercent leur activité artistique l'après midi et ainsi, respecter leur rythme, sans les surcharger et finir par les épuiser. Avec Christine nous avons relié nos expériences, afin de trouver la meilleure solution pour accompagner les élèves dans leur projet artistique, et nous avons abouti à ce projet : les enfants sont scolarisés, le matin de 8h à 12h, se restaurent sur place et suivent ensuite leur cursus danse l'après midi. L’objectif est de pouvoir garantir à nos élèves un véritable projet de vie autour de la danse et de l’éducation, avec des résultats des deux côtés; l'obtention du bac avec mention, et l'entrée dans une compagnie de danse professionnelle. »

Benoit Kammerer

 

La vision artistique: 

 

« Mon expérience m’a montrée que les enfants,  qui ont envie de faire de la danse, sont déjà des artistes dans leur cœur. En général, on leur apprend à être des élèves disciplinés, excellents techniciens, ce qui est bien aussi, mais souvent, au détriment de l’artistique. L’enfant s’enferme alors dans un processus « d’avoir peur de montrer qu’il ne sait pas faire », au lieu d’être curieux de la difficulté sans l’appréhender, en vue de progresser! Et quand on lui demande juste de passer d’une émotion à l’autre, il se sent incapable, voire honteux, car il  a perdu confiance en ses qualités artistiques, à force d’avoir concentré tout son travail sur le côté technique. Il en oublie l’essentiel de ce métier : être un artiste vivant qui fait passer des émotions. C’est là tout l’intérêt du travail que nous mettons en place , l’élève et moi: se faire confiance pour assumer toute correction comme quelque chose de constructif, prendre conscience de ses qualités, puis laisser respirer toute émotion susceptible de pouvoir servir un chorégraphe ou un professeur et, comprendre qu’ils sont des alliés derrière leur masque de  « maître ». J’ai compris que l’essentiel de l’expérience que j’avais acquise auprès des metteurs en scène avec qui j’avais travaillé, ainsi que les établissements que j’avais fréquentés avait nourrit  cette énergie pédagogique, qui a mûri en moi : comment préparer vraiment l’enfant à sa future vie en compagnie ; c’est à dire être un danseur disponible et généreux, heureux, épanoui, vivant, souriant, capable de passer d’une émotion à l’autre, ouvert et attentif aux demandes, pour servir un chorégraphe qui, par conséquent sera attiré pour travailler avec lui ? »

Christine Kammerer